Accompagner la vie intime, affective et sexuelle

La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié le 12 février 2025 une recommandation de bonnes pratiques sur l'accompagnement à la vie intime, affective et sexuelle (VIAS) en établissement et service sociaux et médico-sociaux.

Ce premier volet concrétise un travail initié dès 2022 avec une note de cadrage généraliste sur ce sujet.

Une approche positive ancrée dans les droits fondamentaux

La vie intime, affective et sexuelle constitue une composante essentielle de la dignité humaine.
La HAS adopte résolument une vision positive, au-delà des seuls risques souvent mis en avant.

Cette approche s'aligne avec la définition de l'OMS qui présente la sexualité comme "un aspect central de l'être humain tout au long de la vie, qui englobe le sexe, les identités de genre et les rôles y afférents, l'orientation sexuelle, l'érotisme, le plaisir, l'intimité et la reproduction".

La recommandation intègre les dimensions biologiques, psychologiques et sociales de la personne.
Elle reconnaît l'impact de la VIAS sur la santé physique, mentale et les relations interpersonnelles.
Cette vision globale contribue au respect des droits fondamentaux des personnes accompagnées.

Un socle commun de repères pour les professionnels

La recommandation présente :

  • des ressources éthiques et juridiques ;

  • l'importance d'un portage institutionnel solide ;

  • la nécessité de former et sensibiliser tous les acteurs ;

  • les postures professionnelles à privilégier au quotidien.

Un second volet viendra compléter cette recommandation.

Son élaboration débutera courant 2025. Il abordera de façon concrète les outils, interventions et pratiques d'accompagnement, en lien avec la vie intime, affective et sexuelle des personnes accompagnées.

Des obstacles identifiés par les professionnels de terrain

Comme en témoigne Florence Voisin, salariée de l'association L'Atelier Buissonier à Brest, les espaces de discussion sur ce sujet restent rares en institution. L'Atelier Buissonnier propose justement des temps d'échanges sur la vie intime, affective et sexuelle aux professionnels et personnes accueillies en structures sociales et médico-sociales.

"Dès qu'on ouvre, il y a plein de choses qui peuvent se dire, se partager. Des équipes sont parfois très étonnées de ce qui se dit", observe-t-elle lorsqu'elle intervient en établissement.

Les professionnels expriment souvent un sentiment d'illégitimité face à ces questions. Ils identifient des besoins en formation et un cadre commun. La vie en collectivité ajoute des contraintes spécifiques à l'expression de cette dimension personnelle.

Des partenaires externes pour enrichir l'accompagnement

Les établissements peuvent s'appuyer sur des acteurs externes spécialisés pour compléter et améliorer leur accompagnement à la vie intime, affective et sexuelle :

  • Centres de Santé Sexuelle

  • Planning familial

  • Sages-femmes

  • Sexologues

  • etc.

Consultez notre annuaire pour trouver des acteurs pouvant réaliser ce type d'actions.

Pour aller plus loin

  • Circulaire du 5 juillet 2021relative au respect de l’intimité, des droits sexuels et reproductifs des personnes accompagnées dans les établissements et services médico sociaux relevant du champ du handicap et de la lutte contre les violences : cliquez ici

  • Éducation à la vie affective relationnelle et sexuelle : démêler le vrai du faux, article du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE): cliquez ici